Le coup d’État au Gabon, mercredi, a déjà des conséquences sur les intérêts économiques de la France dans le pays. «À peu près 80 entreprises françaises sont répertoriées dans le pays, celles que l’on connaît bien», affirme auprès de l’AFP Étienne Giros, président du Conseil français des investisseurs en Afrique (CIAN), chargé de promouvoir les investissements français sur le continent.
«À cela il faut ajouter des PME, artisans, restaurants, cabinets d’avocats, d’assurances, services financiers… qui se chiffrent en dizaines», poursuit-il.
Parmi les plus grands groupes français présents sur place, le groupe minier Eramet a d’ores et déjà pris des mesures en annonçant mercredi à l’AFP que ses activités avaient été «mises à l’arrêt», avec l’objectif de «protéger la sécurité de (son) personnel et l’intégrité de (ses) installations».
Le groupe français présent à travers deux filiales, Comilog (la compagnie minière de l’Ogooué) dans l’extraction de manganèse, et Setrag (la Société d’exploitation du transgabonais) dans l’exploitation ferroviaire, emploie 8000 personnes dans le pays, majoritairement des Gabonais.
Le Gabon est le deuxième producteur mondial de manganèse, d’après la société Coface, spécialisée en gestion des risques, un métal utilisé dans la production d’acier et de batteries.
Également présente, la major pétrolière TotalEnergies est installée depuis 1928 dans ce pays qui est le quatrième producteur de pétrole d’Afrique subsaharienne et qui est membre de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) depuis 2016, après l’avoir initialement quittée en 1996. Le géant français se dit auprès de l’AFP «mobilisé pour assurer la sécurité de ses salariés et de ses opérations, ce qui constitue sa principale priorité», sans en dire davantage.
Aussi dans les hydrocarbures, le producteur Maurel & Prom affirme pour l’heure que la situation actuelle «n’affecte pas» ses sites d’activité, «où les opérations se déroulent normalement, sans impact sur la production».
Produits agricoles
Le Gabon est par ailleurs devenu l’an dernier la première terre d’exportations françaises au sein de la Communauté des États d’Afrique centrale (Cemac) qui comprend notamment le Cameroun et le Tchad, avec 536 millions d’euros, d’après les chiffres du ministère de l’Économie.
Les principaux secteurs d’exportation ont été les produits agricoles et des industries agroalimentaires, les biens d’équipement tels que les équipements mécaniques, le matériel électrique, l’électronique et l’informatique, les biens intermédiaires, et les produits pharmaceutiques.
Avec le Figaro